Journée mondiale de l’obésité 8 mars 2025

La Journée mondiale de l’obésité, ce mardi 4 mars, semble être passée inaperçue dans les médias. Pourtant, il s’agit d’une maladie chronique qui touche plus d’un milliard de personnes dans le monde. Loin des préjugés souvent associés à cette pathologie, l’obésité est un véritable enjeu de santé publique. Elle favorise, entre autres, le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains cancers. Si l’on se concentre uniquement sur la question du poids, on passe à côté de la véritable gravité de cette problématique.

L’épidémie d’obésité est exacerbée par une alimentation de plus en plus artificielle. Les aliments ultra-transformés (AUT), riches en sucres, en graisses, en sel et en additifs divers, mais pauvres en nutriments essentiels, sont fabriqués en laboratoire pour maximiser leur attrait en termes de goût, de texture et de visuel. Cette stratégie a pour but de favoriser leur consommation à grande échelle et engendre un effet addictif, incitant ainsi à la surconsommation. Un autre facteur aggravant est le marketing agressif, qui rend ces produits omniprésents, en particulier auprès des enfants. Cela contribue à une alimentation déséquilibrée dès le plus jeune âge, un phénomène dont les conséquences se prolongent bien au-delà de l’enfance.

Pour répondre à ce problème, plusieurs mesures de régulation doivent être mises en place pour limiter l’impact des AUT sur la santé publique. D’abord, l’encadrement des publicités alimentaires, notamment celles qui visent les enfants, pourrait être une première étape. Ensuite, la mise en place de taxes sur les produits comme les boissons sucrées s’avère pertinente, tout comme l’amélioration de l’étiquetage nutritionnel. Un affichage clair et frontal permettrait aux consommateurs d’identifier immédiatement les AUT et de faire des choix plus éclairés. Enfin, encourager la consommation d’aliments bruts et locaux serait une solution complémentaire, notamment en instaurant des subventions pour réduire leur coût et favoriser l’accès à une alimentation plus saine.

Cependant, pour que ces mesures aient un réel impact, une mobilisation collective est nécessaire, et cela dès le plus jeune âge. Les parents, les écoles et les institutions publiques doivent jouer un rôle clé dans la prévention de l’obésité. De plus, la mise en place de régulations et de taxes sur les AUT à l’échelle politique est essentielle. Enfin, les consommateurs doivent adapter leurs habitudes de consommation en optant pour des produits plus naturels et en étant plus conscients des risques associés à une alimentation trop transformée.

L’information est un levier fondamental pour la prévention. Considérer l’obésité non pas comme une simple responsabilité individuelle, mais comme un enjeu de santé publique global, est une étape incontournable pour parvenir à une société plus saine. En repoussant les idées reçues et en réévaluant collectivement notre manière de concevoir cette maladie, nous pourrons amorcer des changements durables et efficaces pour lutter contre cette crise sanitaire.

Melsen Michèle

Diététicienne